admin1143 / 14 novembre 2018
Colloque économique de Croatie
Vous aurez sans doute du mal à me croire, et je dois dire que j’ai moi-même eu beaucoup de mal à le croire, mais il semble que certaines personnes croient encore aux qualités du protectionnisme. En effet, il y a encore quelques jours, on m’a envoyé en Croatie pour assister à un colloque lors duquel un participant a prétendu le plus sérieusement du monde que l’Etat devait aider les entreprises françaises contre la concurrence extérieure. Son raisonnement, très classique au demeurant, était le suivant. La concurrence étrangère amène des fermetures d’usines chez nous. Il est par conséquent indispensable que nous accompagnions nos industries pour lutter contre cette concurrence « déloyale ». Le protectionnisme est donc « en toute logique » le seul moyen de conserver les emplois chez nous. Inutile de dire que ce raisonnement est quelque peu simpliste, et passe à côté de l’essentiel. Le protectionnisme n’est en rien profitable, contrairement à ce qu’on pourrait croire. En quoi consiste le protectionnisme, en réalité ? Il s’agit d’une décision, consciente, qui vise à boycotter l’arrivée de produits importés sur le marché français, pour le simple fait qu’ils n’ont pas été faits chez nous. Le protectionnisme ne s’intéresse à aucun moment au fait que ceux-ci peuvent être de meilleure qualité ou plus intéressants pour le consommateur. Le protectionnisme est dans les faits un piège, et ce autant pour le consommateur que pour les domaines qui veulent être préservés. Les citoyens se voient en effet refuser l’accès aux biens étrangers, et sont alors acculés à avoir moins de choix et à payer le prix fort. Sur le moment, les producteurs français paraissent quant à eux sortir gagnants de l’affaire. Ils sont après tout affranchis de la concurrence extérieure et ne doivent de ce fait pas s’adapter au marché et à son univers impitoyable. De fait, cependant, ils s’exposent par là même à végéter, et perdront ainsi leur avantage concurrentiel. Du coup, quand les mesures de protection cesseront, ils seront les grands perdants de l’histoire. Les producteurs nationaux auront pu se ragaillardir momentanément sous cette protection étatique, mais seront complètement dépassés quand ils auront à être à nouveau autonomes. Soit dit en passant, ce colloque était goupillé avec soin. Pour ceux que ça intéresse, je mets d’ailleurs le site de l’agence qui s’en est chargé. En savoir plus en suivant le lien sur le site du spécialiste renommé de ce séminaire en Croatie.